« Prenez le meilleur qui existe et améliorez-le. » La devise de Sir Henry Royce, cofondateur de Rolls-Royce, semble résumer assez bien l'approche de Pilatus pour concevoir son nouveau jet privé, le PC-24. Depuis 2011, c'est indiscutablement l'Embraer Phenom 300 qui est la référence mondiale en matière de jet à petite ou moyenne cabine. Avec 437 livraisons depuis 2009, l'avion brésilien est déjà un des plus grands succès commerciaux jamais réalisés dans le monde de l'aviation d'affaires. La série est en cours et une version améliorée baptisée 300E vient d'être lancée afin d'atteindre de nouveaux records de vente. Une réussite qui fait bien des envieux.
La recette paraît simple : Prendre chacune des caractéristiques du Phenom 300 et les améliorer une par une. Vous y ajoutez les ingrédients qui ont fait le succès du PC-12 et vous obtenez le PC-24. Le résultat est un coup de génie helvétique signé Pilatus ! Visuellement, les deux avions se ressemblent énormément et le novice pourrait les confondre assez facilement. L'expert lui remarquera directement l'absence de winglets en bout d'aile. Les trains d'atterrissage robustes du PC-24 n'échapperont pas non plus à un œil avisé. Ils permettent au PC-24 de se poser là où aucun autre jet ne peut se risquer : sur des pistes en herbe. C'est une véritable révolution ! De plus, l'avion suisse peut atterrir sur des pistes plus courtes, ce qui lui offre accès à un plus grand nombre d'aéroports.
Différence notable dans la cabine : le sol est plat comme sur le PC-12 et sur les Learjet 70 et 75 de Bombardier. Le sol en escalier, fréquent sur les avions à petite ou moyenne cabine, facilite l'accès aux places. En revanche, une fois installé, il n'apporte aucun intérêt aux passagers. Et même avec un sol plat, la hauteur au centre de la cabine est ici de 1m55, soit 5cm de plus que sur le Phenom 300. La cabine offre près de deux mètres de longueur en plus, ce qui permet un grand choix de configurations intérieures avec 6 ou 8 sièges. Avec 14cm de largeur en plus, vous obtenez un volume cabine 55% plus élevé que sur l'avion sud-américain. C'est considérable, surtout si l'on tient compte du fait que la masse maximale au décollage est presque identique.
Dernier détail qui a son importance : les toilettes sont dissimulées dans l'entrée de l'avion, derrière le cockpit, ce qui représente encore un gain en espace pour la cabine. Deux portes coulissantes permettent d'avoir une vraie séparation avec le cockpit et avec le reste de la cabine.
Pour finir, le PC-24 est équipé d'une grande porte cargo à l'arrière comme sur le PC-12. Elle facilite le chargement de bagages encombrants ou de civières lorsque l'avion est utilisé pour effectuer des vols ambulance.
Cerise sur le gâteau : le prix constructeur est légèrement inférieur à celui de son concurrent. La première livraison a eu lieu début 2018 et le carnet de commandes est plein à craquer. Il reste à savoir si Pilatus arrivera à convertir les belles promesses de son dernier-né en un énorme succès commercial sur le long terme.
S. D.
Cliquer sur les images ci-dessus pour les agrandir.
Écrire commentaire
Laurence Sirjacobs (vendredi, 25 mai 2018 15:38)
Article extrêmement intéressant pour la néophyte que je suis. Merci Sébastien, tu nous fais rêver !
Pechoux Isabelle (jeudi, 31 mai 2018 08:54)
Cela donne envie d'aller découvrir des contrées lointaines ou pas ! Merci Jet Solidaire!