Rarement le lancement d'un jet privé aura mis autant de temps. Le projet a été initié il y a plus de 30 ans, en 1986. Le travail sur les moteurs remonte à près de 20 ans. Plus de 10 années se sont écoulées entre le premier vol en décembre 2003 et la mise en service en décembre 2015. Les retards se sont accumulés et les mauvaises langues disaient que le projet n'aboutirait jamais. C'était sans compter sur la détermination sans faille de Honda. Non seulement, le constructeur japonais a réussi à lancer son avion mais en plus, c'est un véritable succès !
Les résultats très convaincants de 2017 ont mis d'accord tous les sceptiques. 2 livraisons en 2015, 23 en 2016 et maintenant 43 en 2017, ce qui lui permet de prendre la première place sur le segment des avions très légers (very light jets) et de devancer le Citation M2 de Cessna, une référence sur le marché. Honda ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. En effet, le constructeur vient de signer en février 2018 sa plus grosse commande avec 16 appareils pour l'opérateur français Wijet afin de remplacer toute sa flotte de Citation Mustang.
Le HondaJet est facile à reconnaître avec ses deux réacteurs posés sur l'extrados de ses ailes. C'est le seul avion d'affaires à avoir cette caractéristique. Il a un empennage en T et des winglets en bout d'aile. Ce qui frappe le regard, ce sont les petites dents triangulaires à la base et au sommet du pare-brise. Ces « dents de requin » sont chauffantes et sont intégrées dans le pare-brise pour prévenir le givrage. La cabine a une hauteur d'1m47, une largeur de 1m52 et une profondeur de 5m43. Dans sa configuration standard, il peut accueillir jusqu'à 5 passagers. Son autonomie dépasse les 2000km, ce qui permet d'effectuer un vol entre Paris et Rome par exemple. D'après le constructeur, ses forces par rapport aux jets concurrents sont une consommation nettement plus faible en kérosène – de ce fait l'avion est également plus écologique et ses coûts d'utilisation sont donc plus bas –, une vitesse supérieure et des nuisances sonores réduites, notamment grâce à la position de ses réacteurs. En revanche, pas de gains pour les longueurs de piste nécessaire à l'atterrissage ou au décollage.
Pour l'instant, il y a encore peu de HondaJet disponibles sur le marché de l'affrètement à la demande mais il y a fort à parier qu'il y en ait de plus en plus dans les mois à venir.
S. D.
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e (samedi, 23 novembre 2024 01:12)
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